LA FORCE DE L'USAGE : OBSTACLES
RENCONTRES PAR LES FEMMES QUI SOUHAITENT FAIRE RESPECTER LEURS DROITS
- L'ignorance du droit
Ignorance par les femmes :
La plupart des femmes pensent que l'appellation fait légalement partie de
l'état civil et par conséquent, ne songent même pas à demander que l'on déroge
à ce qu'elles croient être la loi. Elles pensent qu'elles ne peuvent pas
refuser. Elles pensent que sans être mariées, elles n'ont pas "droit
" au titre de madame.
Ignorance par les interlocut-eurs des femmes :
La plupart des gens (y compris parmi les membres de l'Administration, les
officiers ministériels et autres juristes !) amenés à désigner une femme :
- croient qu'ils sont obligés de la désigner en fonction de sa situation
de famille, et qu'elle a l'obligation de porter le titre
"correspondant" à sa situation et n'a pas droit à un autre titre, se
croient autorisés à l'appeler mle malgré son refus
- et par conséquent croient qu'ils sont obligés d'interroger la femme sur
sa vie privée, autorisés non seulement à lui poser des questions relatives à sa
sexualité et sa famille mais à lui demander la preuve, la justification de sa
réponse " madame : alors vous êtes mariée, divorcée…pourquoi n'avez vous
pas d'alliance ?…", et croient qu'elle a l'obligation non de répondre à
leurs questions.
- La reconnaissance de la "coutume" contra legem (contraire à
la loi)
Pour certains juristes praticiens (il n'y a pas de jurisprudence), le
fait que l'usage ne repose sur la loi, et soit en contradiction avec des droits
reconnus par la loi, n'empêcherait pas la coutume de s'imposer, d'acquérir
force de loi…
Cette réaction est en opposition radicale avec les principes de base du
droit français, fondé sur le principe de légalité.
La reconnaissance par la jurisprudence d'une coutume contra legem est
rarissime en droit français. Le seul cas reconnu actuellement concernant les
"dons manuels", c'est à dire les biens, il s'agit d'éviter d'imposer
la formalisme lourd d'un acte notarié pour des dons de valeur relativement
faible et d'une sorte d'"amnistie" permanente de droit de succession
pour des montants peu élevés. La coutume ainsi reconnue est donc un "droit
plus doux" que la règle légale.
Par contre, à notre connaissance aucune coutume contra legem en matière
de droit des personnes n'a été reconnue… sauf, par le passé en ce qui concerne
.»les nom des femmes mariées (voir thème suivant).
- Les inconvénients pour les tiers du respect du droit
Une entreprise pourra craindra que son employée, en portant une
appellation non conforme à l'usage, ne donne de l'entreprise une image
"marginale" "excentrique"…
- Les dangers de la revendication : la condamnation de la femme qui
revendique
Compte tenu de l'ignorance générale du droit et du non respect général et
généralement admis du droit, la célibataire qui demande a être appelée madame
passe le plus souvent :
soit pour une fraudeuse ou une faussaire,
soit pour une escroque qui tente d'entraîner les autres dans
l'illégalité,
soit pour une malpolie qui ignore les règles élémentaires de la vie en
société,
soit pour une déséquilibrée qui n'accepte pas son identité,
soit pour une folle qui ne connaît la réalité de ses droits,
soit pour une folle qui ne sait pas qu'elle "doit" renoncer aux
droits que l'usage lui refuse,
soit pour une impudente qui prétend à un honneur auquel elle n'a pas droit,
pour coupable d'atteinte au droit acquis des praticiens à la négligence
du droit,
coupable de faire perdre du temps aux professionnels,
coupable par là d'un abus de droit …
pour une féminiiiiiiiiiiiiiste ! intégriste du politiquement
correeeeeeeeect !
- Les dangers de la revendication : la punition de la femme qui
revendique
La femme qui dérange ainsi la routine, ou qui apparaît comme une
féministe risque d'être brimée par un supérieur macho (ou une supérieure
miso..), ou de voir son dossier avec moins de bienveillance par une
administration ou d'une banque ou d'un autre fournisseur…
- La peur du rire, sanction de la violation de la coutume, et le risque
d'insister sur un aspect sexuel
Attention mot piégés : La femme qui parle de son appellation peut
craindre de déclencher :
- Une agression verbale, sous prétexte qu'elle aura "parlé la
première" d'un sujet ayant un rapport avec la sexualité…
- Le rire, sous prétexte
du prétendu côté dérisoire de la demande, et à cause de la référence sexuelle.
Le rire joue, ici comme dans d'autres domaines[1]
, sa fonction de répression de la violation de la coutume.
- Enfin, elle risque d'être qualifiée d'"hystérique" (au sens
sans doute où Freud l'entendait[2]
!…)
«Des féministes hystériques. : Ces féministes
s’insèrent dans le courant du « politiquement correct ». Pour elles,
tout le langage contribue à conforter le pouvoir patriarcal et à véhiculer de
génération en génération la hiérarchie sexuelle dans la société. Alors, qu’on
élimine les termes génériques comportant comportant « man ou men » ou
toute allusion à la vie personnelle, exigent elles. Policeman devient
Policeperson. On n’appelle plus une vieille fille Miss mais Ms. Une véritable
épuration linguistique, on le voit, qui sévit dans certaines universités et
dans une partie de la presse. »[3]
- Le coût en temps et en argent
Enfin, last but not least, le coût en temps et en argent des démarches
qu'il faut faire pour obtenir des autres, de tous les autres (les impôts, la
poste, les caisses de maladie et de retraite, la poste, l'assurance,
l'employeur, l'employeur du mari, les fournisseurs, l'école, les fichiers
publicitaires…etc, etc) qu'ils utilisent l'appellation que vous avez choisie,
est vraiment dissuasif !
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