LA REVENDICATION DE L'USAGE PAR DES
FEMMES
- Les vieilles demoiselles
Réacs et fières de l’être, à qui l’on a appris à prendre la
"vertu" pour une vertu, et la transparence, même obscène, pour de
l’honnêteté : nous ne les obligerons pas à changer.»
- Les femmes qui veulent affirmer leur autonomie
Des femmes revendiquent le "mademoiselle" comme signe que le
statut d'une femme n'est pas obligatoirement d'être une femme mariée, une
"madame à monsieur", elles souhaitent affirmer leur choix de la vie
indépendante, montrer qu'elles sont loin d'en avoir honte.
Pour affirmer leur insoumission, elles se soumettent à un mode de
nomination infériosant. Pour affirmer leur identité, elles tombent dans le
piège l'identité, de l'identité définie par l'autre : croyant marquer fortement
"leur" identité, elles laissent l'autre définir les identités
possibles.
Elles oublient que refuser d'être vaincue, dominée cela commence par
refuser que l'autre pose seul les règles du jeu.
- Les femmes soucieuses d'assumer "leur" identité
Plus grave, certaines se laissent convaincre qu'il y aurait une sorte de
nécessité médicale, une nécessité psychologique, d'"accepter son
identité", acceptant de reconnaître une réalité personnelle, ontologique,
à la division sociale, comme si une femme était intrinsèquement plus
"dame" ou "demoiselle" qu'un homme n'est "sieur"
ou "demoiseau".
Si danger psychologique il y a, il se trouve certainement, à l'inverse,
dans le fait d'accepter d'être définie, dite, "parlée" par autrui, et
non par soi même, dans l'abdication que ceci représente, de sa propre existence
comme sujet, comme personne.
- Les femmes qui ne veulent pas être appelées comme la femme de leur père
Enfin, d'autres femmes craignent de porter le "madame" devant
"leur" nom… qui est celui de leur père, par peur de la confusion avec
le rôle de l'épouse de leur père : je ne suis pas la femme de mon père. La peur
du signe incestueux.
Cette représentation est liée au fait qu'une femme est censée porter le
nom de son mari, et ne conserver le nom de son père qu'aussi longtemps qu'elle
reste une "jeune fille", une célibataire : un jeune homme ne se
demande pas s'il peut être pris pour le mari de son père sous prétexte qu'il
porte le même nom que lui précédé de monsieur. Notons que tout se passe, d'une
manière très irréaliste, comme s'il ne craignait pas non plus une autre
confusion plus plausible : être pris pour son père lui même… nous reviendrons
sur ce point dans la partie consacrée au nom des enfants.
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